vendredi 15 mars 2013

L’insécurité, symptôme du malaise social des tunisiens


Les incidents sécuritaires se multiplient en Tunisie depuis quelques semaines. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres est l’assassinat du leader d’extrême gauche Chokri Belaid. Ce crime qui a semé la terreur dans le pays a entrainé l’éclatement de plusieurs confrontations violentes (physiques ou verbales) entre groupes idéologiques ou religieux antagonistes.
La multitude des incidents et leur diversité est de nature à mettre en relief tout le malaise ressenti par les tunisiens dans un contexte de morosité économique et pauvreté croissante des ménages.
Nul doute que les chiffres de l’insécurité au ministère de l’intérieur sont en augmentation exponentielle. Cela peut se vérifier par les multitudes agressions, perpétrées par foules de délinquants. Les islamistes extrémistes ont tenté d’attaquer des jeunes lycéens, par exemple, en raison du « Harlem Shake ». Cette courte scène de danse en groupe a suscité l’ire des slavistes qui ont tenté de l’empêcher à plusieurs reprises, sans oublier que le ministre de l’éducation a ordonné l’ouverture d’une enquête interne sur le déroulement de ces « scénettes » de danse innocente dans les lycées.
Autre fait grave, la résurgence de découvertes de caches d’armes plus ou moins importantes, comme celle de Ben Guerdane, dans l’actualité. Le pays semble avoir été aux mains des criminels aux premiers jours de la révolution, pour que ces malfaiteurs aient eu la possibilité de stocker ces armes en toute impunité.
Il ne faut pas être dupe cependant. L’absence de volonté politique de régler les problèmes du pays laisse entrevoir deux explications. La première est le manque d’expérience des hommes en place au gouvernement. En effet ces derniers semblent ivres de leur arrivée au pouvoir et ne ressentent d’aucune manière le désespoir de tout un peuple face à une situation qui empire de jour en jour.
Pendant que les classes populaires croupissent dans la pauvreté, les hommes politiques de la Troïka font de la légitimité des élections un leitmotiv pour garder leurs places comme s’ils se croyaient éternels à leurs places de députés ou de ministres. La crise politique enflant chaque jour davantage, les discussions pour la formation d’un gouvernement s’éternisent et s’accompagnent de déclarations tapageuses sur l’entrée d’un tel et la sortie de l’autre du futur gouvernement.  Il est primordial donc de constater que la crise que traverse le pays engendre la violence et non le contraire.
La deuxième serait plus sous la forme d’une question sans réponse : » certains leaders politiques ne joueraient pas la politique du pire qui sert leurs dessins cachés ? ».
Mais la profondeur du malaise, est malheureusement supérieure aux tentatives de certains politiques de calmer les choses. Pis encore, certaines déclarations font ressentir davantage les maux du pays pionnier du printemps arabe à la population au lieu de la réconforter.